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Peter Briggs

-Brouillon général

Le musée des Beaux-Arts d’Angers s’associe aux musées d’Issoudun, Belfort et Roubaix pour présenter en quatre étapes le travail du sculpteur Peter Briggs. Né en 1950 en Angleterre, Peter Briggs vit et travaille en France depuis le début des années 1970. Sculpteur qui se tient à l’écart des courants dominants, il occupe une place particulière et atypique sur la scène contemporaine française et internationale.

Posted 22 November 2016

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Dès ses débuts dans les années 1960-70, marqué par un désir de prolifération, son travail s’organise en cycles souvent laissés volontairement incomplets ; il expérimente des processus qui font naître des formes qu’il n’a cessé de développer. Ces travaux, réunis sous forme d’installations, d’accumulations, voire d’hybridations, interrogent l’histoire de la sculpture. Explorant les possibilités d’une gamme étendue de matériaux pour les rassembler plus tard, il crée des « index anachroniques où des elements aussi bien contemporains, recréations, copies ainsi que pièces historiques sont organisés pour donner un sens particulier à l’espace ». La dialectique entre passé et présent, pensée et matière, est au centre de ses préoccupations, à travers la notion de ce qu’il qualifie d’ « interprocessualité ». Globalement, Briggs considère « la sculpture comme un point de vue, un positionnement historique qui permet une perspective particulière sur la modernité et le contemporain, il est à la fois acteur et spectateur, chercheur et fabricant ». C’est donc un parcours intellectuel aussi bien qu’une production d’artiste qui serait la clé de lecture de l’ensemble de son oeuvre.
 

Son travail est présenté dès le début des années 1980 dans de nombreuses expositions de groupe parmi lesquelles la XIe Biennale de Paris, et Après le Classicisme au musée d’Art et d’industrie de Saint- Etienne en 1980, Baroques 81 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1981, les premiers Ateliers Internationaux de Fontevraud en 1984, et bien d’autres.
 
Angers inaugure le cycle des quatre expositions, avec une présentation dans trois espaces distincts : Une partie installée dans la continuité des salles contemporaines (1er étage), rassemble pour la première fois une vingtaine d’oeuvres fondatrices des années 1980 à 2000, provenant de collections publiques et privées complétées par des pièces de l’atelier de l’artiste.

Peter Briggs
©Albert

© Peter Briggs, Shelf Life (détail), 2012 

© Peter Briggs, Shelf Life (détail), 2012 

L’installation Shelf Life, visible dans le cabinet d’arts graphiques du musée et
exposée par étapes progressives depuis plusieurs années dans différents centres
d’art et galeries, est un dispositif en constante évolution. Cette pièce est
devenue le fil conducteur de son travail et en parallèle un outil de réflexion.
Enfin, une récente installation de grande envergure, intitulée Déposition (rezde-
chaussée) résulte de l’extension de la logique de Shelf Life, est constituée
elle aussi d’un ensemble de matériaux et de formes accumulés à une échelle
supérieure, archivé petit à petit pendant quarante-cinq ans.

... Sur Peter Briggs
Dès le début des années 1980, son oeuvre singulière est présente dans de nombreuses expositions de groupe, dont quelques-unes feront date: en 1980 la XIe Biennale de Paris, puis la même année Après le classicisme au musée d’Art et d’Industrie de Saint Étienne, l’année suivante Baroques 81 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, enfin il inaugure les Ateliers internationaux de Fontevraud en 1984, aux côtés de Richard Deacon, Richard Baquié, Matt Mullican, Georges Rousse ou Daniel Tremblay. Chantal Crousel, puis plus tard Virginia Zabriskie présentent son travail à Paris et à New York. En 1988, le Carré Saint Vincent à Orléans et le musée Sainte Croix à Poitiers présentent : Peter Briggs, Dix ans de sculpture, où s’affirment les grandes lignes de ses recherches à travers une large diversité de processus de mise en forme. Michel Enrici souligne que «Peter Briggs semble être dans son travail au coeur et à la périphérie de sa proposition». Une résidence à la Manufacture nationale de Sèvres, puis des séjours en Italie, en Sicile et en Inde où il installe un atelier en 2002, enrichissent les possibilités de productions dans des contextes régionaux spécifiques.

©Albert

Son travail a été régulièrement exposé ces dernières années dans différents centres d’art et galeries, en particulier les étapes progressives de l’installation Shelf Life que nous retrouverons dans des forms réactivées dans l’exposition présente et celles à venir.
 
Une chronologie linéaire n’existe pas dans son travail, l’exposition se défend donc d’être rétrospective; elle se propose au contraire de prendre une partie importante de l’oeuvre de l’artiste, jusqu’à présent peu ou pas exploitée et en la requalifiant, à travers différents dispositifs, afin de la rendre contemporaine. En faisant abstraction de la notion de l’oeuvre unitaire, l’artiste puise largement dans son archive et nous présente un montage d’éléments anachroniques qui nous engage directement dans le
mécanisme de création.
 
Les quatre musées partenaires ont en commun d’être pluridisciplinaires mais d’accorder depuis longtemps dans leur programmation d’expositions une place régulière à l’art contemporain, et à la sculpture.
 
La logique de collection de l’oeuvre de Peter Briggs s’insère ainsi plus largement dans celles, historiques de ces institutions.

©Albert

©Albert

... Sur l’exposition d’Angers
À Angers, un premier espace installé dans la continuité des collections contemporaines du muse rassemble une vingtaine d’oeuvres fondatrices provenant de collections publiques (Centre national des arts plastiques, Fonds régionaux d’art contemporain des Pays de la Loire, de Bretagne, d’Île de France et du Centre, Collection départementale d’art contemporain de Seine saint Denis, musée de La Roche sur Yon, et de plusieurs collections privées, complétées par des pièces de l’atelier de l’artiste.
 
A travers des formes biomorphiques ou baroques, quelquefois industrielles, elles montrent son intérêt pour des binômes qu’il a inventés ou réinventés, des processus agissant sur des matières, tels le sciage au fil du marbre, la découpe du verre et de l’obsidienne1, la fonderie à la cire et bois perdus pour produire des fontes de fer : autant de techniques croisées qui posent les bases de production de ce que Briggs ne cessera de développer par la suite dans une prolifération en cascade à peine contenue.
 

©Albert

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Pour en savoir plus
L’installation Shelf Life est un dispositif en constant évolution. Selon les lieux où il est exposé et ses installations successives, il se décline théoriquement à l’infini. Sur des étagères en verre qu’il fabrique, Briggs rassemble dans cette installation murale des éléments de petite taille - des essais, échantillons et chutes et autres formes qui n’ont pas trouvé d’aboutissement en tant que forms indépendantes.
 
L’étagère évolue en se pensant différemment à chaque fois qu’elle est montrée : sont associés pour ne citer que quelques exemples significatifs, des fontes d’aluminium indiennes faites d’après des éponges fossilisées collectées sur les bancs de sable de la Loire, des vieilles cafetières en porcelaine de Limoges, qui, une fois les décors effacés sont découpées, remontées et recuites à haute
températ u re, assemblées avec du grès noir espagnol, des volumes en verre soufflé à la main, puis argentés, des plaques en acier reprises dans des couvercles de cuisinières, ré-émaillées, des instruments d’optique qui proviennent de commerces spécialisés du vieux Delhi, des objets qui s’étendent sur le plan processuel du « ready-made assisté » aux fabrications manuelles, dans un déploiement toujours grandissant et qui ont en commun d’être, de différentes manières, de seconde main.
 
Déposition résulte de l’extension de la logique de Shelf Life, L’artiste a imaginé, pour mettre en espace cette collection, un dispositif inspiré des complexes de temples et de sanctuaires indiens qui prolifèrent au fil du temps. Installé dans des espaces au sol et au mur avec des palettes, tréteaux et portants en acier fabriqués pour l’occasion, ce dispositif évolutif est lui aussi modifiable selon les possibilités des divers lieux d’exposition.
 

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... Sur le catalogue numérique
Un catalogue numérique bilingue accompagne l’exposition. Publié par les éditions Naima, il rassemble des textes et des points de vue d’auteurs internationaux d’horizons divers qui accompagnent l’artiste depuis plusieurs années et qui portent des éclairages particuliers sur son oeuvre dans son ensemble ou ses particularités, qui nous éclairent sur son étendue et sa complexité. Ces textes sont signés de Christian Bonnefoi, Arnaud Maillet, Erin Manning, Raman Siva Kumar, Isabelle Tessier, Tristan Trémeau et Sarah Zurcher. Son iconographie évoluera également en fonction de l’avancée des expositions.
 
INFORMATIONS PRATIQUES
> Horaires d’ouverture de l’exposition
Mar. au dim. 10h-18h.
> Tarifs Accès libre à l’exposition avec le billet d’entrée (4€/3€)
> Commissariat d’exposition : Christine Besson, conservateur en chef aux musées
d’Angers
 
EXPOSITIONS DANS LES MUSÉES PARTENAIRES
>Issoudun, musée de l’Hospice Saint-Roch : 29 septembre- 30 décembre 2017
>Belfort, musées et Citadelle : mars – juin 2018
>Roubaix, musée-la Piscine : fin 2018
 
MUSÉE DES BEAUX-ARTS
14, rue du musée, 49100 Angers, France
+33 (0)2-41 05 38 00
musees(at)ville.angers.fr
http://musees.angers.fr
 
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